dimanche 10 décembre 2006

l'anniversaire

Le 4 décembre, j'ai fêté les quatre mois de la perte de mes lunettes.
Maintenant elles sont au Havre, les malheureuses. Elles sont parties en vacances pendant l'été, seulement pour un week-end m'avaient-elles dit, et ne sont plus jamais rentrées... En fait, nous sommes partis ensemble à Etretat mais, apparemment, elles avaient d'autres projets en tête que notre voyage en famille. Qui sait? Un amant secret, une retraite au bord de la mer, un coup de folie passager... je ne peux faire que de suppositions.
Passé l'été, l'automne avancé, et je gardais toujours un espoir, de plus en plus faible, de les revoir... mais enfin, j'étais déjà fatigué (littéralement: la vue fatiguée) et j'ai donc décidé de m'en acheter une nouvelle paire.
Eh bien, après 4 mois de séparation, de fidélité inconditionnelle et d'attente, j'ai de nouvelles lunettes. Elles ne connaissent pas encore mes manies (ou font semblant de ne pas les connaître) mais au moins, depuis une semaine aujourd'hui, elles n'ont pas eu le temps de penser à partir (il est vrai que je n'ai fait aucun voyage avec... j'évite de leur donner des idées...).

Je ne sais rien. J'essaye de ne pas trop m'y attacher, de prendre mes distances. Mais comme toujours dans mes relations, il est presque certain qu'il y aura un moment où je finirai pour sentir que " je ne m'appartiens plus ", et là... il sera trop tard...

mardi 28 novembre 2006

pour finir en beauté

C'était pendant l'été. Dans le métro.
Un jeune homme noir entre dans le wagon avec sa guitare et commence a expliquer tout ce qu'on imagine dejà par coeur (au moins je suppose, parce qu'en réalité, je n'ai pas fait attention à ce qu'il disait). J'évite, par politesse, de matérialiser dans ma tête un "ça me fait chier". A vrai dire, je déteste cette expression. Je déteste râler.
Mais bref, comme d'habitude, l'ambiance dans le métro n'était pas très amicale, surtout quand il y a quelqu'un qui veut chanter et jouer de la guitare, c'est à dire, déranger tous les gens qui veulent parler tranquillement à leurs mobiles, ou écouter tranquillement de la musique sur leurs mobiles, ou encore envoyer tranquillement des SMS par leurs mobiles. Et en plus, tout le monde le sait, après nous avoir emmerdé avec ses chansons, ce mec va nous demander de l'argent.
Et il commence. Mais avant, il annonce le titre de la chanson: redemption song. Et sa traduction: chanson de la rédemption. De Bob Marley. (là, ça me fait chier... du reggae!)
Les premières notes ne sont pas du tout intéressantes. Elles sont même pénibles, je dirais. Mais, d'un coup, il commence a chanter. Et il a une très belle voix. Incroyablement belle. Et tout le monde se remet sur son axe, la colonne sur son axe, les yeux ne sont plus vers le bas, les visages s'illuminent. Partout, des yeux, des sourires, des colonnes vertébrales, des corps tridimensionnels dans un espace tridimentionnel et, le plus important, des gens qui se voyaient les uns les autres.
Voilà! C'était réellement magique pour moi et je ne serai probablement pas capable de décrire ce que j'ai ressenti. En quelques secondes ce mec a changé complètement l'atmosphère et beaucoup entre nous cherchaient de la monnaie pour lui donner (pas moi, bien sûr, je continue a être moi même, en dépit de toute magie).
C'était comme dans un film. C'est la sensation que j'avais. Avec une bande sonore.
Quelques instants plus tard, je jette un coup d'oeil autour de moi et je vois une jeune fille avec une grande valise, qui parle au téléphone. Son visage est quelque peu désespéré. Elle continue a parler et d'un coup, commence à pleurer. Et la musique continue en arrière plan, avec la voix de rêve. Presque incroyable.
Moi, je devais descendre du métro. Je les laissais. La jeune fille et ses larmes, le jeune homme et sa chanson. S'il s'agissait d'un film, je n'étais qu'un figurant. Ou, un spectateur. Très touché.