samedi 15 août 2009

le lys brisé [broken blossoms]

Parfois il neigeait dans ma ville natale.
Mais, pendant l'été, la chaleur donnait la sensation que l'on allait se fondre à l'asphalte de la rue.
Et disparaître...

Pour arriver du centre-ville jusqu'à chez moi il fallait marcher une demie-heure et monter plusieurs rues d'une butte, en haut de laquelle se trouvait la maison.
Peut-être que j'en voulais à ma mère pour insister, été après été, à me faire apprendre à jouer de la guitare quand moi, je voulais jouer du piano... ou peut-être que je lui en voulais seulement parce qu'elle ne savait pas conduire à l'époque et que je devais rentrer à pied, sous le soleil, en portant la guitare.
...
Il se peut qu'un jour d'été quelqu'un ait jeté un caillou sur quelqu'un d'autre. Ou ait crié "arrête-toi, sale pédé".
Il se peut que quelqu'un ait répondu "je ne suis pas un pédé... je suis une fille". Ou, sans penser, ait simplement profité d'un instant vide pour se servir pour la dernière fois de sa guitare.

Un dimanche soir quand, il y a une bonne quinzaine d'années, j'ai vu le premier épisode de Twin Peaks à la télé, j'y ai tout de suite reconnu ma ville natale.
Ma ville natale, où il neige, il fait chaud, et où les pires choses disparaissent sans laisser de traces... fondues à l'asphalte ou sous les flocons de neige blanche.




"Tu te souviens?
Mon corps se souvient."

lundi 20 juillet 2009

au lapin agile


Don't worry, I'll find you on facebook.
I'm not on facebook...
Oh... so, where are you!?
I'm here.

lundi 29 juin 2009

je suis un autre [l'auto-portrait inconnu]



Je ne veux pas être comme ma grand-mère.

Je ne veux pas être comme mon père.

Je ne veux pas être comme ma mère.

Je ne veux pas être comme mon frère.

Mais je ne sais pas comment je veux être.

Ni comment je suis.

dimanche 3 mai 2009

mãos mágicas

Ces derniers temps il y a des souvenirs d'enfance qui me viennent à l'esprit involontairement. Ils jaillissent par fragments, par images, par sensations,... par vagues.
Et puisqu'il faut toujours commencer par quelque chose - et puisque, de toute façon, tout ça a sûrement un rapport -, je me lance avec trois échantillons:
- pendant toute mon enfance, j'ai voulu fabriquer un bonhomme articulé en bois qui, une fois prêt, s'animerait tel Pinocchio. Le projet était compliqué et n'a jamais été réalisé.
- pendant mon enfance, je démontais tous mes jouets industriels avec la certitude de savoir remettre toutes les pièces en place même si, systématiquement, à chaque fois que je les démontais, de petits ressorts sautaient et se perdaient à jamais.
- pendant mon enfance, j'ai été hanté par le désir de construire un robot géant. Une espèce de gros ordinateur des années 80 fabriqué avec une grande boîte en carton (comme celle d'un frigo très grand). Je ne sais toujours pas à quoi il servirait, mais son principal atout serait celui de cligner des yeux. Je dirais même que celle-là était sa principale fonction, puisque c'était la seule partie du mécanisme que j'arrivais à imaginer. Je savais exactement comment réaliser cet engrenage, j'avais tout le matériel nécessaire, j'avais le désir de le voir ouvrir et fermer les yeux par un simple mouvement de levier mais, malgré tout, je ne l'ai jamais fait pour de vrai.
La taille et la forme de ce robot étaient sûrement inspirées du design des séries-télé que je regardais tous les jours en arrivant de l'école, dans la chambre de mes parents, avant ou après le déjeuner, avec la lumière forte du soleil sur la couverture très accueillante de leur lit : Spectreman et Ultraman. Aussi par une émission que je regardais sur la chaîne éducative: "les mains magiques". Aussi par mon père qui, lui, était très doué pour les travaux manuels. Aussi par un livre que ma mère m'avait donné avec des idées pour se faire des jouets à partir du recyclage de boîtes à oeufs et tout type d'emballage en carton.

Des bribes d'histoires de l'époque où commençait cette envie d'être créateur. Ou créatif.
Qui font peut-être du sens, mais peut-être pas.
A suivre...