jeudi 6 novembre 2008

la leçon de géographie [ou: la richesse des distances]

Penser aux souvenirs le plus lointains...
Au "Kindergarten":
Dans la grande maison de poupées, avec les filles. Tous les après-midi j'étais E. dans toute la puissance magique de sa poussière de pir-lim-pim-pim.
Ou, tenant la main de G., sous l'arbre.
Ou mettant dans la Kombi, la boîte en carton géante que j'avais transformée en appareil télé pour dérouler l'histoire d'un mouton.
...
Autre jour, minuit passée et moi perdu.
Il n'y avait personne et tout était fermé aux halles.
Je n'ai pas reconnu la station que je peux pourtant traverser les yeux fermés pendant la journée.
A l'école, ma première mauvaise note a été en géographie.
Effectivement, je ne comprends pas très bien la géographie. Le monde. Les frontières. Les distances.
...
Et maintenant, pour les souvenirs les plus proches...
des frissons.

vendredi 8 août 2008

un train peut en cacher un autre


"(...) ils tombent au sol et n'essaient pas de se relever. Car, tôt ou tard, vient un moment où l'on ne fait plus l'effort de se relever."
P.A.

J'ai eu presque une illumination, il y a quelques jours.
Il y a quelques jours, j'ai presque découvert ce que je dois apprendre.
Je dois apprendre... à apprendre... à aimer.
Presque.
...
Et aussi, il y a quelques jours je me suis rendu compte que parfois je vis plusieurs vies en même temps, dans des mondes parallèles. Et que de plus en plus je prends mes rêves pour la réalité.
Parfois.
Et que y croire n'est pas toujours une mauvaise idée.
Et que quand je dis que je ne peux pas tenir longtemps, je veux dire que si je tombais par terre je préférerais y rester que de me relever et continuer mon chemin.
Et je dirais aux gens "Laissez moi, je veux rester là, ne vous inquiétez pas, laissez moi".
...
Et il y a quelques jours la journée était commencée avec:
"J'ai quelque chose à te dire... je t'aime, excuse moi."
Dans les mondes parallèles.

lundi 2 juin 2008

parle avec elle [ou: l'important c'est d'aimer]

Coucou... J'ai fumé un pétard, à l'hotel, et j'ai eu envie de te poser quelques questions...
Euh, j'ai peur. Vas-y, je suis prête.
Mais non, c'est assez simple... ce sont des questions sur la vie.
Simple...
Une question en particulier : Tu penses que le sentiment d'amour est instinctif chez l'être humain ? Inné, c'est mieux qu'instinctif...
Je pense qu'il en existent deux genres: l'instinctif et celui qu'on invente.
Invente ?
Mais de toute façon il est inné à l'être humain.
L'AMOUR ?
Oui, on l'invente pour se distraire, et quand ça finit on pense qu'il n'a jamais existé.
Ahh... mais en fait, je pensais à l'amour familial, par exemple.
Oui, celui-là aussi. Il est inné ou on doit l'inventer... Sinon, c'est difficile à supporter. Et je crois que ça marche.
Hum...
Je suis folle ? Je n'ai pas fumé de pétard, moi...
Ça marche parce qu'il devient vérité, ou parce que ça nous évite des problèmes ? Non, tu n'est pas folle...
Il devient vérité.
C'est moi que suis fou.
Il suffit de le vouloir, n'est-ce pas... Pour quoi ?
Et en plus je pensais à tout ça déjà avant de fumer. Autrement dit, ma folie est innée, et non pas inventée.
Pour quoi ? Beaucoup d'amour ?
Pour quoi quoi ?
Pour quoi... euh... pour quoi elle est innée... quelle folie ? Pour quoi folie ?
Uh, pour rien. De la curiosité.
Ah, raconte-moi.
Je pensais seulement à ce truc d'aimer la famille. Si j'aime la mienne ou pas.
Ta mère ?
Tous. Ma famille.
Oui... tu aimes beaucoup... tu es plein d'amour, je le sais... tu as une capacité bien grande d'aimer, qui est innée.
Oui, mais pas forcément pour eux.
Si c'est 'forcément', ça ne compte pas.
Alors... là j'ai pensé si l'amour est inné ou si l'on doit le créer, ou "s'éduquer" en amour, pour savoir aimer.
Il y a une université...
Oui... la vie. La famille, justement.
C'est ça, ce que je t'ai répondu... je l'ai faite, cette université... mais je plaisante...
... et ce que j'ai pensé c'était que si ta famille ne t'apprend pas à aimer, tu ne vas pas savoir le faire... jusqu'à ce que tu l'apprennes d'une autre façon. Avec les amis, par exemple.
Ils aiment tout de travers... c'est un horreur. Une destruction, au moins chez moi...
Chez toi? Mais là-bas il y a beaucoup d'amour... même de travers.
Très de travers... Amore... je vais t'abandonner à la première question... mais je t'aime de façon innée... pour de vrai.
C'était ma seule question.
Innée et beaucoup.
Je vais copier cette conversation sur mon e-mail, d'accord?
R. m'a invité pour aller boire un verre avec elle.
Moi aussi, je t'aime.
D'accord... mais n'y laisse pas mes fautes d'orthographe. Je fais beaucoup de fautes sur le messenger.
Je t'aime de l'amour qu'on a inventé.
Après je te raconterai que j'ai embrassé le garçon avec qui elle était et c'était la merde totale... ça, c'est de l'amour ??
Uh... tchau.
Ça a été horrible... mais je te laisse dans la curiosité. Bise. Aïe...
Quoi ?
Je t'ai raconté la moitié de l'histoire et maintenant tu vas penser que je suis une méchante fille... mais je ne le suis pas, d'accord ?
Non... jamais.
Idiot. Pense à d'autres questions pour me poser tout à l'heure.
Ok.

dimanche 3 février 2008

le cahier à soucis

Actuellement il y a beaucoup de choses qui m'inquiètent. Des pensées qui, quand elles passent par la tête, elles me font désespérer. Des vagues de stress concentré, intense... un tsunami.
Pour m'en débarrasser, plusieurs techniques ont été mises en pratique. Et je vais essayer de les décrire en ordre chronologique d'ancienneté :

- quand j'étais petit et que je n'arrivais pas à m'endormir tellement de soucis ou de peurs occupaient mes pensées, je me concentrais sur une image idyllique composée d'une balançoire dans laquelle un couple d'enfants restait assis. Je les voyais de dos, entourés de fleurs roses et délicates. C'était un peu trop mélancolique et pâle, je l'admets, mais j'étais un enfant plutôt comme ça. Et je m'endormais.

- plus agé, quand une pensée désagréable ou une chanson insistait à ne pas me quitter, je visualisais la dite pensée ou chanson sous la forme d'une vitre que, avec un cri très aigu j'arrivais à casser en mille morceaux détruisant ainsi ce qui me dérangeait. Un grand vide noir et silencieux se mettait alors en place. Et cela me satisfaisait.

- déjà arrivé en France, j'ai appris avec une espèce de sorcière, que l'on pouvait enlever les pensées encombrantes en répétant un mouvement très simple. On les matérialise comme quelque chose qui flotte sur notre tête et puis, on les attrape avec un geste de main et on les jette loin de nous. Parfois ce rituel doit être répété quelques fois avant que le problème s'éloigne vraiment. Je fais confiance à cette technique, mais je ne la pratique pas souvant.

- finalement, il y a quelques semaines, une amie m'a expliqué qu'entretenir un "cahier à soucis" aide à nous libérer de tout ce qui peut nous inquiéter. Selon elle, le fait d'écrire transfère le problème dehors de nous et comme ça, on peut le regarder, l'analyser et le résoudre ou, éventuellement, l'oublier pendant un moment.

Je n'ai pas encore essayé cette méthode mais je crois que de bonnes perspectives s'annoncent... quand, par pure curiosité, je tape "cahier à soucis" sur google, le site propose de corriger mon orthographe pour celle, plus adaptée, de "cahier à succès".