vendredi 23 février 2007

il suffit

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dimanche 4 février 2007

la couche invisible

Quand j'étais petit j'avais l'habitude de dévélopper des théories les plus absurdes pour expliquer les choses. Je le fais encore aujourd'hui, d'ailleurs.
A cette époque, une de ces théories concernait une couche invisible qui enveloppait toutes les choses, l'être humain inclus. Cela pourrait être rassurant de se savoir protégé par une couche, mais moi, je me sentais effrayé quand je pensais qu'en effet je ne touchais véritablement rien! Ni choses, ni personnes, ni moi-même. Je ne touchais rien, rien ne me touchais.
Parfois je regardais intensément mes doigts pour la voir, la couche invisible, et essayais de la rompre avec la pression de mes ongles contre mes doigts. Mais elle était plus forte que moi. Impossible de la percer. La couche invisible serait là pour toujours.
Et effectivement, parfois cela me revient à l'esprit et je me rends compte qui peut-être elle est encore là, la couche invisible, et que si elle existe, je ne toucherai ni serai touché jamais, par rien. Encore plus grave: je n'ai jamais de ma vie touché ni ai été touché par quoi que ce soit. Comme si anesthesié.
La vie est songe, disait Calderon.
...
Paris. Automne. Presque vingt heures trente. Pont de Notre Dame. Dimanche.
Je traverse le pont et vois une femme de l'autre côté. Pas de l'autre côté comme on l'imagine, mais à quelques centimètres de moi, de l'autre côté.
Du côté bon pour sauter dans la Seine.
Elle me regarde droit dans les yeux. Je la regarde, moi aussi.
"Madame, vous allez bien?", se formule dans ma tête.
L'inapproprié de cette question m'empêche toute approximation. J'ai peur. Je suis mon parcours. Pressé.
...
Mais s'il est vrai que la vie est songe, peut-être est-il vrai aussi que nous sommes faits de la même matière des songes. Et là... tout va bien.
Et traverser le pont de Notre Dame ne m'a plus jamais été indifférent.