vendredi 28 décembre 2007

sorrindo e vindo pra frente

Le chien qui passe, le chat qui regarde...
la lumière par la fenêtre, la lumière sur le linge de lit blanc, le visage illuminé par l'écran de l'ordinateur, le tas de livres, le mot "danse" sur le bureau...
le soleil levant vu de l'île Saint-Louis, les chansons de dix ans auparavant, le bruit de pages tournées, les chansons d'aujourd'hui...
le visage gonflé, les cheveux en bataille, l'air frais, le ciel gris, la pluie parfois forte...
les arrêts de bus, les néons, les parcs, les cerfs-volants derrière le Sacre-coeur...
le temps qui passe vite, les choses qui ne bougent pas, les changements lents...
a saudade, a madrugada.

dimanche 28 octobre 2007

la soirée dansante

Il pleut en ce moment.
Il y a un mois et demi, je portais un masque au visage de Xanda et disposais des gobelets renversés sur le plancher de la salle Alziro Azevedo, avec Michel. Après, nous avons traversé la scène, chaque pas sur un gobelet, en ligne droite. A un moment donné, nous nous sommes arrêtés et une chanson a commencé. La petite fête touche à sa fin et nous faisons le ménage de la salle. A trois.
La pluie s'est arrêtée.
Nous faisons le ménage de la salle pour que je puisse faire mon chemin sur le feu. Je rentre par la grande porte latérale, dans l'obscurité. Presque à la fin du chemin qui mène à la chaise, je me tourne vers le public et lui raconte mon histoire. C'est une histoire triste, terrifiante même. Une histoire vraie. Les gens rient, même si je leur en avais interdit quelques minutes auparavant.
"Il est interdit de rire, de vomir et de partir."
Entre autres choses...
Un silence pesant s'est installé à la fin de mon histoire. Ils ont bien compris. "Après tout, un enfant, on peut le tuer." Ma chanson commence.
Je continue mon chemin vers la chaise. C'est dur, tout ça, ce n'est pas facile à faire. Il y a une exigence physique mais aussi émotionnelle, ou plutôt sur le plan des sensations. De passer réellement par les sensations de cette histoire bizarre.
Je ne sais plus dire avec certitude si je l'ai vécue ou imaginée.
En fin de compte il s'agit de marcher sur un chemin de feu.
Le feu de la mémoire ou de l'imagination.
Et de se laisser brûler.

vendredi 27 juillet 2007

des corps à toucher

Ah oui, oui... cette soirée mérite bien la publication d'un petit bilan, rien que pour moi...
Donc, ça se passe comme ça :
- des bières, par-ci par-là.
- un mec qui, en moins de 3 minutes, réussit à me raconter tous ses malheurs sexuels. Moi, je suis plutôt sympa, mais quand il dit que c'est quand même bien d'avoir des corps à toucher, je me casse.
- quelqu'un qui ne peut pas être accusé de ne pas avoir essayé sa chance, avant de partir.
- à la sortie, une marée de garçons en vélib' circule par le marais. C'est rigolo, je suis sûr d'avoir vu le même mec en vélo à minuit et à trois heures du matin. Aucun problème, il profite de son abonnement.
- et pour rentrer chez moi, je prends un bus nocturne dont le panneau électronique affiche : "destination : cimetière". Je ne peux pas m'empêcher de rire pendant tout le trajet et je suis carrément la seule personne qui a l'air content de prendre le noctilien.
- très sage, je mange une petite salade devant l'ordinateur, avant d'avaler un relaxant musculaire et aller dormir comme un ange.

Bonne nuit, Cendrillon.

vendredi 23 février 2007

il suffit

Il suffit de cliquer sur l'image.
Il n'y a rien à ajouter.
Pour l'instant.

dimanche 4 février 2007

la couche invisible

Quand j'étais petit j'avais l'habitude de dévélopper des théories les plus absurdes pour expliquer les choses. Je le fais encore aujourd'hui, d'ailleurs.
A cette époque, une de ces théories concernait une couche invisible qui enveloppait toutes les choses, l'être humain inclus. Cela pourrait être rassurant de se savoir protégé par une couche, mais moi, je me sentais effrayé quand je pensais qu'en effet je ne touchais véritablement rien! Ni choses, ni personnes, ni moi-même. Je ne touchais rien, rien ne me touchais.
Parfois je regardais intensément mes doigts pour la voir, la couche invisible, et essayais de la rompre avec la pression de mes ongles contre mes doigts. Mais elle était plus forte que moi. Impossible de la percer. La couche invisible serait là pour toujours.
Et effectivement, parfois cela me revient à l'esprit et je me rends compte qui peut-être elle est encore là, la couche invisible, et que si elle existe, je ne toucherai ni serai touché jamais, par rien. Encore plus grave: je n'ai jamais de ma vie touché ni ai été touché par quoi que ce soit. Comme si anesthesié.
La vie est songe, disait Calderon.
...
Paris. Automne. Presque vingt heures trente. Pont de Notre Dame. Dimanche.
Je traverse le pont et vois une femme de l'autre côté. Pas de l'autre côté comme on l'imagine, mais à quelques centimètres de moi, de l'autre côté.
Du côté bon pour sauter dans la Seine.
Elle me regarde droit dans les yeux. Je la regarde, moi aussi.
"Madame, vous allez bien?", se formule dans ma tête.
L'inapproprié de cette question m'empêche toute approximation. J'ai peur. Je suis mon parcours. Pressé.
...
Mais s'il est vrai que la vie est songe, peut-être est-il vrai aussi que nous sommes faits de la même matière des songes. Et là... tout va bien.
Et traverser le pont de Notre Dame ne m'a plus jamais été indifférent.